Je découvre avec beaucoup de
douleurs l’histoire incroyable de Rachel et ses 3 enfants. Cette maman qui s’inquiétait
initialement pour son fils va voir sa vie basculer brutalement et prendre un
tournant judiciaire qu’elle ne pourra maîtriser.
Alors qu’elle se pensait à l’abri
de toutes poursuites à son encontre vis-à-vis des enfants, tout va déraper. Rachel
va soudainement faire l’objet d’une information préoccupante. L’affaire Rachel
prend désormais une dimension judiciaire déroutante et humiliante pour cette
maman prise au piège d’une société qui méconnaît l’autisme.
Durant le procès, la justice va
faire de cette femme, de cette maman, un monstre que seule la justice a créé.
Ils iront jusqu’à l’accuser de rendre malade ses enfants dans un intérêt
financier. L’étiquette du *syndrome de Munchhausen par procuration lui sera attribuée
sans aucun scrupule.
Alors que cette maman évoquait la
suspicion d’autisme pour ses enfants depuis de longs mois, personne ne prendra en compte son avis. Pourtant, il s’avère que ses inquiétudes étaient justifiées :
2 de ses enfants sont autistes et le troisième enfant est hyperactif. Autre
point important, Rachel va aussi être diagnostiquée Autiste Asperger à l’âge de
30 ans.
Les procès s’enchaînent et la
situation va dégénérer chaque fois un peu plus. Malgré l’annonce des
diagnostics, les propositions de formation sur l’autisme, la mobilisation autour
de cette famille, rien ne fera évoluer les choses. La justice se cantonnera au
fait que cette maman est dangereuse pour ses enfants.
Il faut savoir qu’une liste exhaustive
réunissant 42 points importants pouvant alerter sur les traits autistiques
existe. Cette même liste peut s’apparenter aux points recensés dans les cas de
maltraitance, il peut donc y avoir confusion. Mais avec de la bonne volonté, il
est possible de pallier au manque de formation initial de l’autisme et d’éviter
les erreurs judiciaires.
Rachel fait l’objet d’accusations
permanentes, non fondées, où tout est délégitimé. Tout ce qui va être entrepris
va se retourner contre elle. La fratrie va être séparée : l’aînée va se
retrouver en foyer et les 2 petits en pouponnière. Cette maman va entrer dans
une période de longue dépression. Pourtant, malgré les 4 années de combat et de
procédures qu’elle a à son actif, Rachel continue de se battre envers et contre
tous.
La méconnaissance de l’autisme et
les enchaînements d’erreurs de la part de l’Aide Sociale à l’enfance et de la
justice vont conduire cette famille vers un cheminement dramatique et destructeur.
N’y a-t-il personne pour réagir et venir en aide à cette maman ?
Visiblement, même en étant
accompagné par des avocats spécialisés et des soutiens importants, la justice
peut rester figée. Il m’est impensable d’imaginer que l’avenir d’une famille
peut dépendre du bon vouloir d’institutions qui dysfonctionnent et qui, ne sont
pas prêtent à admettre qu’elles ont commis de nombreuses erreurs.
Que faut-il mettre en place pour
protéger ces familles touchées par le handicap? Force est de constater que nul n'est à l’abri de
subir la même situation que Rachel ? Quelles protections existent-ils ?
Aujourd’hui, l’affaire Rachel perdure, pire même, s’enfonce davantage car
désormais, ce sont les enfants qui vont mal. Quand va-t-on cesser de faire
souffrir ces enfants et cette maman ?
Je suis profondément admirative du travail de Maître Janois qui, a pris des risques considérables en outrepassant ses fonctions d'avocate. On découvre au fil du documentaire à quel point elle est investie humainement et est profondément touchée par le sort de cette famille victime d'erreurs judiciaires.
Il en est de même pour tous les différents intermédiaire présents aux côtés de Rachel qui font bloc et la soutienne en toute circonstance.
Il faut qu'une issue favorable à cette famille intervienne très rapidement. Comment peut-on détruire aussi facilement un foyer qui ne demandait qu'à être aidée? L'ignorance ne doit pas être la cause d'erreurs judiciaires!!
Manuela SEGUINOT
*Syndrome de Münchhausen par procuration est une dénomination utilisée pour décrire une forme grave de maltraitance, souvent des sévices à enfant, au cours de laquelle un adulte qui a la responsabilité médicale d'un tiers, souvent un enfant, feint, exagère ou provoque à son égard, de manière délibérée, des problèmes de santé sérieux et répétés avant de le conduire auprès d'un médecin ou d'un service de soins médicaux. Le but est d'attirer l'attention et la compassion à travers la maladie de l'enfant, s'agissant d'une forme de pathomimie par procuration.
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