vendredi 14 décembre 2018

Auxiliaire de Vie Scolaire, un métier en voie de destruction massive


                         



Mon expérience auprès des enfants, avec ou sans handicap, est unique mais tellement destructrice. J’ai d’abord été garde d’enfant pour la société O2 KID. Il m’a fallu faire une reconversion professionnelle à l’arrivée de mon fils. Ma profession ne me permettant plus de palier à mes obligations professionnelles et personnelles. C’est donc tout naturellement que j’ai fait le choix de changer de métier.

Le domaine de l’enfance, avec une préférence pour la petite enfance, a été un choix spontané. J’ai toujours eu une attirance pour les professions liées aux enfants. Mon expérience en tant que garde d’enfants n’a fait qu’accroître ma volonté de continuer dans cette voie. Je me suis vite « ennuyée » en tant que garde d’enfant, j’ai rencontré des familles extraordinaires et lié des liens incroyables avec certains enfants mais il me manquait le petit plus qui me comblerait.

J’ai un jour été sollicité par le rectorat de Paris qui, avait vu mon CV sur le site de pôle emploi. Ils souhaitaient me rencontrer et me proposer un poste d’Auxiliaire de Vie Scolaire. Ne sachant pas à quoi m’attendre, mais étant curieuse d’en savoir plus sur cette proposition, je me suis rendue à l’entretien. J’ai d’abord été reçue par une dame qui m’a fait remplir un dossier avec des questions sur mon parcours professionnel, mon expérience auprès des enfants… Puis, j’ai patienté près de 2 heures, ce qui a eu le don de remettre ma motivation initiale à rudes épreuves.

J’ai été reçue ensuite par 4 personnes : un directeur d’école, un psychologue, un professionnel de santé et une personne du rectorat qui ont pris connaissance du dossier que j’avais rempli. Ils m’ont posé beaucoup de questions d’ordre « professionnelle » puis m’ont expliqué ce qu’était la profession d’Auxiliaire de Vie Scolaire très brièvement. De manière très solennelle, ils m’ont indiqué que je bénéficierai d’une formation de 60h mais, à aucun moment n’est apparue la question du salaire, du statut, ni de la précarité de ce métier pour lequel on me sollicitait.

On m’a gentiment remercié et indiqué qu’on me contacterait s’ils donnaient une issue favorable à ma candidature. Je suis ressortie très frustrée de ce rendez-vous ayant eu le sentiment d’avoir perdu on temps. Je suis très vite passée à autre chose mais surprise, 3 jours plus tard, je reçois un appel du rectorat m’annonçant que ma candidature avait été retenue et que je commençais la semaine suivante. Incroyable, je n’en revenais !!

J’ai eu un moment d’hésitation étant repartie mécontente de mon entretien puis, qu’avais-je donc à perdre que d’essayer ? L’idée de franchir les portes internes d’une école était une nouvelle perspective professionnelle qui suscitait mon attention et une interrogation telle que je ne pouvais refuser ce poste. De plus, l’idée d’accompagner des enfants en situation de handicap me rendait heureuse. J’étais convaincue de pouvoir être utile et investie d’une mission qui était de faire de mon mieux auprès de ces enfants.

J’ai eu la chance inouïe de rencontrer des instits extraordinaires, avec de vraies valeurs et beaucoup de bienveillance vis-à-vis des enfants. Ça ne pouvait être autrement pour la perspective du travail en « équipe » à venir.

 Cependant, sur le terrain, je me suis très vite rendu compte de la supercherie de cette profession et de tout le fonctionnement qui va avec. A commencer par la formation, pour ce qui me concerne, mon temps de formation a été de 12 heures sur 60 h prévues. Je me suis retrouvée à accompagner mon premier élève dans des conditions que je trouve dramatiques. Enfant présentant des troubles autistiques, parlant très peu, s’échappant, criant, ne pouvant rester en place.

L’école attendait depuis des semaines l’affectation d’une AVS. J’ai été confrontée de manière brutale aux difficultés de ce petit garçon. Sur ma fiche d’affectation où est indiqué le nom et prénom de l’enfant et la classe dans laquelle il était, je n’avais aucun autre élément. L’idée de la pochette surprise est effrayante et déstabilisante. Aucune information sur les difficultés de l’enfant, avec suffisamment de recul, je me dis que c’est parfaitement inadmissible !! J’ignorais ce que représentait les troubles autistiques et l’accompagnement que je devais avoir vis-à-vis de cet enfant. Tant pis, le feeling et la bienveillance ont été mes premiers atouts pour apprivoiser ce jeune élève. Le lien tissé avec l’institutrice n’était pas du luxe, nous avons très vite appris à travailler en binôme et sommes devenues amies. Une équipe de choc dont je garde de très beaux souvenirs.

Retour à la réalité, il m’a fallu m’informer, me documenter par moi-même sur l’autisme. J’ai beaucoup lu et me suis nourrit des expériences de familles qui nous livrait avec beaucoup d’amour le récit de leur parcours avec leur enfant. Aujourd’hui encore, j’ai la sensation que la société ne peut avancer qu’avec la réalité du vécut des familles et des professionnels de l’enfance. La France est très en retard sur la prise en charge des enfants en situation de handicap, ce qui n’est pas surprenant lorsque l’on voit que le gouvernement actuel ne prend absolument pas en compte la réalité du quotidien.

Accompagner des enfants en situation de handicap est une mission extraordinaire en soi mais hélas, la réalité de la profession, la reconnaissance de notre métier, le manque de formation et la précarité qui s’y associe font que c’est un métier destructeur en tout point. Pour ce qui me concerne, j’ai puisé beaucoup d’énergie grâce au travail et aux échanges fait avec les instits rencontrés mais surtout grâce à la relation nouée avec ces enfants extra-ordinaires. Leur force et leur courage nous font nous relever chaque fois que nous sommes en passe de baisser les bras face aux conditions déplorables de travail.
Autre point très important que je souhaite dénoncer. Dans les textes, nous ne devons pas entrer en contact avec les familles, seuls les instits le peuvent. 

Ignominie de l’Education Nationale qui ignore ce qu’est la réalité du terrain. Pourquoi ne devons-nous pas être en contact avec les familles ? Nous sommes malgré tout, les premiers interlocuteurs directs avec l’instit, aux côtés de leur enfant durant toute une année scolaire. Ne serait-il pas judicieux de pouvoir échanger avec les familles afin que tous aient une visibilité sur l’avancée ou les difficultés rencontrées ?

Même chose lorsqu’il s’agit des réunions éducatives concernant l’enfant dont on s’occupe. Il me paraît tellement important de participer à toutes les concertations en lien avec l’enfant dont on a la charge. Je le redis avec beaucoup d’affection et de nostalgie, j’ai eu la chance de collaborer avec des instits en or mais, ce n’est pas toujours le cas. Ne pensez pas qu’il est facile de se faire une place. C’est faux. Certains établissements ne vous considèrent pas, le chef d’établissement non plus. Vous n’êtes surtout pas conviés dans la salle des maîtres, faut pas pousser non plus !! Les propositions que vous pourriez faire sont balayées en une seconde, quant aux éventuels questionnements que vous auriez, ce n’est pas ce qu’on vous demande, retournez à votre poste !!

Il m’en aura fallu des tablettes de chocolats, des thés partagés avec les instits, des échanges constructifs et surtout de bons fous rires pour avoir suffisamment d’énergie jusqu’à la fin de l’année scolaire. J’ai exercé cette profession durant presque 5 ans. Je dois avouer que la dernière année fut celle de trop. Je ne me retrouvais plus dans cette profession qui me faisait rêver. Je n’avais plus de ressources en moi pour avancer et je refusais de continuer ainsi. Malgré tout, cela a été un vrai déchirement pour moi de quitter les 2 derniers élèves que j’ai suivi près de 2 ans. Là encore, c’est une épreuve de vie déchirante mais je ne pouvais me résigner à accompagner ces enfants dans de telles conditions.

Je dois avouer malgré tout que je me suis épanouie dans cette profession, je me suis sentie utile et les progrès des enfants vous motive un maximum mais force est de constater à un moment la réalité de la situation. Je ne pouvais garder des œillères sur ce qui se passait autour de moi. Il y a et aura toujours dans mon cœur un avant et un après le métier d’Auxiliaire de Vie Scolaire.

J’ai envie de croire que la société va évoluer et se rendre compte de ce qui se passe sur le terrain. Il n’y a que de cette manière que l’accompagnement des enfants en situation de handicap pourra se faire dans des conditions optimales. Je tiens à souligner également que cette difficulté est aussi ressentie par les instits qui, eux-mêmes, ne sont pas ou très peu former sur le handicap, ont des effectifs de classe très élevés et doivent palier aux absences d’AVS ce qui engendre une désorganisation et une mauvaise prise en charge de leur classe.

Accompagner des enfants en situation de handicap doit être un projet construit, réfléchit, réaliste où tous les intervenants auprès de l’enfant, professionnels ou pas doivent être entendus. Les statistiques et réflexions ne suffisent plus pour mener ce combat qu’est l’inclusion des enfants en situation de handicap. Il faut se munir de la réalité de vie des familles, des institutions et des professionnels de santé pour construire un projet personnalisé de l’enfant en cohérence avec ses difficultés et l’aide dont il a besoin.

J’ai outrepassé à plusieurs reprises mes fonctions d’accompagnement d’enfants en situation de handicap ayant eu un contact régulier avec les familles. Il m’est arrivé également de m’occuper de ces enfants en dehors du temps scolaire mais je ne le regrette absolument pas. J’ai tissé des liens incroyables et durables, aujourd'hui encore, avec ces familles. Je suis convaincue de l’avoir fait avec le cœur et dans l’optique d’un effet positif pour l’enfant dont je m’occupais. Je le referais sans aucunes hésitations !!  Il me fallait quitter cet environnement destructeur et émotionnellement douloureux qui me faisait perdre mes convictions et mes valeurs.


Manuela SEGUINOT

2 commentaires:

  1. Bonjour mes amis en ligne, je suis Monica Gilbert de France, je veux utiliser ce médium pour remercier le Dr Ajayi le grand lanceur de sorts car il a ramené mon mari. mon mari m'a quitté pour son ex petite amie qu'il avait avant de m'épouser c'est une situation difficile pour moi j'ai appelé et je l'ai supplié de revenir il a refusé il a dit qu'il ne m'aime plus j'ai essayé par tous les moyens possibles de le récupérer tout était en vain, il se comportait comme une personne sous contrôle manipulateur, j'ai dit à mon amie ce que je traversais et elle m'a donné le numéro WhatsApp du Dr Ajayi: +2347084887094 et elle m'a expliqué comment le Dr Ajayi avait préparé une herbe pour qu'elle tombe enceinte après 15 ans de mariage sans le fruit de l'utérus. J'avais besoin d'aide alors j'ai contacté le Dr Ajayi via le numéro WhatsApp que mon ami m'a donné, et je lui ai dit mon problème, il m'a dit quoi faire ce que j'ai fait selon ses instructions et il a lancé un sort d'amour qui m'a ramené mon mari dans les 72 heures. Si vous avez besoin d'aide pour récupérer votre amoureux ou tout autre problème de vie, contactez le Dr Ajayi par e-mail: drajayi1990@gmail.com WhatsApp: +2347084887094

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  2. Par respect pour vous et vos sorciers, je dois dire à tout le monde ce témoignage. Je n'ai vu aucun résultat avec d'autres auteurs de sorts. Je voulais juste venir à toi plus tôt, j'ai eu le meilleur de toi. Mon ex-mari n'était pas là pendant un an, je suis allé partout et j'ai demandé de l'aide à d'autres locuteurs de sorts, mais il n'y a eu aucun résultat jusqu'à ce que mon ami me présente le Dr Egwali. Après qu'un sort de réconciliation ait été effectué, j'ai finalement été appelé par lui. Ses merveilles ont fait des merveilles, et mon mari est revenu plein d'amour. C'est un miracle! Il est soudainement revenu avec des fleurs disant que je devais lui pardonner, j'ai été vraiment choqué quand mon mari s'est agenouillé pour demander pardon et que je l'accepterais. Je manque vraiment de mots et je suis content que tu sois Dieu, envoyé par moi et toute ma famille. Et maintenant je suis à nouveau une femme joyeuse. Merci beaucoup Dr Egwali. Pour tous ceux qui recherchent un véritable cercle de sorts, contactez dr. Ilehojie votre e-mail. Adresse postale : (dregwalispellbinder@gmail.com). Vous pouvez également le contacter directement via votre Whatsapp au +2348122948392
    Il est en effet assuré

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