Votre parcours professionnel
et plus particulièrement votre engagement, votre passion pour les enfants est
remarquable.
Vous êtes Maman de 2
enfants, on a pu voir dans une émission des Maternelles tout l’Amour que vous
leur portez, moment intense et très émouvant.
Pouvez-vous nous en dire
davantage sur votre passion pour les enfants ? Pourquoi avoir choisi l’émission
les Maternelles ?
Parce que c’est la
meilleure émission du PAF ! C’est une véritable émission de service public,
qui aide concrètement les téléspectateurs à mieux vivre l’aventure de la
parentalité. IL y a beaucoup d’intelligence et d’émotion qui passent sur ce
plateau. Quant à ma passion pour les enfants, elle vient du fait que la
maternité a été une révolution dans ma vie.
Une de vos émissions avait
pour thématique « Accueil des enfants handicapés en Maternelle »,
vaste sujet qui soulève beaucoup de problématiques. Selon vous, les choses
ont-elles évoluées depuis 2016 (date de diffusion de l’émission) ?
Toujours sur ce sujet très
riche qu’est l’inclusion à l’école, se pose encore aujourd’hui le recrutement,
le salaire et le temps de travail des AVS, qu’en pensez-vous ?
Je crois qu’il y a
un diplôme qui a été créé, je pense que c’est une très bonne chose. Il est
crucial que les AVS soient formées, et surtout qu’il n’y ait plus de contrats
précaires. J’ai l’impression que leur recrutement est mieux encadré, mais on
est encore très loin de ce qu’il faudrait faire.
La présidente de l’UNAPEI,
Christel Prado, évoquait lors de votre émission la demande auprès du Ministère
de la création d’un livret pour aider les différents intervenants à accompagner
les enfants en situation de handicap pendant le temps périscolaire et de centre
de loisirs. Cette demande était faite 2 ans auparavant et n’avait reçu aucune
réponse.
Aujourd’hui, la
problématique est restée sans réponse, ni évolution, selon-vous, que
faudrait-il faire pour améliorer la prise en charge des enfants sur ces
temps-là ?
Je crois que le
principal problème de l’inclusion, que ce soit à l’école ou dans les activités
périscolaires, est culturel. On doit évidemment améliorer l’accompagnement, et
on pourrait se dire qu’il faut du budget pour ça, mais en fait je crois que la
priorité c’est de changer le regard des gens sur le handicap. Là-dessus, le
corps professoral et les parents ont un rôle crucial d’éducation. Concernant spécifiquement
les activités périscolaires, l’accessibilité des enfants en situation de
handicap doit être placée au même niveau que l’inclusion à l’école, il n’y a
pas de raison que ces enfants n’aient pas accès à la sphère artistique, à la
culture, au même titre que les autres, d’autant que ce sont des moments
précieux qui servent de leviers pour créer du lien social.
J’ai découvert avec
stupéfaction lors de votre émission que l’école privée pouvait refuser la
scolarisation d’un enfant en situation de handicap au sein de son
établissement, ce qui n’est pas le cas pour les écoles publiques, n’est-ce pas
contraire aux discours sur l’école de la République dont on nous parle tant ?
Quel est votre avis sur ce sujet ?
Je trouve ça
triste, que vous direz d’autre. Mais là encore c’est une question de regard sur
le handicap : les directeurs d’école devraient comprendre que certes, c’est
salvateur pour un enfant handicapé d’être scolarisé sans aucune différence avec
les autres enfants, mais surtout, c’est ultra enrichissant pour les autres
enfants ! Certains parents considèrent qu’avoir un enfant en situation de
handicap dans une classe est un frein pour les autres élèves, que ça retarde
les apprentissages… Il a été prouvé que c’était évidemment tout le contraire,
ça crée de l’entraide, de la cohésion, et plus d’ouverture sur le monde.
Vous avez évoqué, avec la
collaboration des différents invités de votre émission, notamment Jean Michel
Blanquer, les Méthodes Alternatives d’enseignements. Plus précisément la
méthode Montessori.
Le reportage diffusé sur
cette méthode montrait un enseignant qui utilisait cette méthode de manière
très active au sein de sa classe. Celui-ci nuançait malgré toute la possibilité
de travailler avec cette méthode pour des raisons financières qu’il évaluait à
5000€ par classe. Il nous indiquait également avoir un investissement financier
personnel à hauteur de plus de 1000€.
Ne pensez-vous pas que le
gouvernement devrait aider les écoles afin que ces méthodes alternatives ne
deviennent pas du « bricolage » du fait de son coût très élevé ?
Je sais que
Jean-Michel Blanquer est très sensible au travail qu’a notamment fait Céline
Alvarez, et qu’il a conscience du bienfait de ces méthodes… L’argent aiderait
bien sûr, mais à mes yeux la méthode Montessori est d’abord une philosophie, et
je remarque que la plupart des instituteurs aujourd’hui s’en inspirent malgré
leur manque de moyen.
Enfin, votre parcours force
à l’admiration, vous traitez tous les sujets d’actualité en rapport avec les
enfants avec bienveillance, quel plaisir !
Quelle est votre opinion sur
les combats menés pour l’inclusion à l’école des enfants avec handicap ? Ne
pensez-vous pas que la France reste très en retard contrairement à d’autres
pays dans ce domaine ?
Je ne suis pas
assez spécialiste pour vous répondre sur notre retard par rapport au reste du
monde, en revanche je constate qu’il y a énormément de progrès à faire… Je le
répète, la première chose est de changer le regard des gens sur le handicap. Il
faut marteler que c’est à l’école de s’adapter aux enfants en situation de
handicap, et pas l’inverse ! Et je fais une grande confiance à Sophie
Cluzel, la secrétaire d’état en charge des personnes handicapées pour faire
bouger les lignes, vu qu’elle a elle-même une fille en situation de handicap.
Un grand merci à vous Agathe d’avoir
répondu sur ce sujet qu’est l’inclusion à l’école des enfants en situation de
handicap.
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