Alors que la fin de l’année
scolaire pointe le bout de son nez à grand pas, c’est aussi la période de
remise des livrets scolaire avec un élément de taille : la décision ou non
du passage en classe supérieure.
C’est une situation récurrente, puisqu’elle
a lieu tout au long de la scolarisation des enfants mais, elle n’est pas sans
importance. D’abord, parce que cela représente un enjeu majeur pour les parents
mais, aussi parce qu’il ne faut pas négliger la représentation que peuvent s’en
faire les premiers concernés.
Cela peut être très mal vécu,
comme un cataclysme mettant à mal « l’estime de soi » de l’enfant.
Beaucoup de choses peuvent être remises en cause du fait d’un redoublement. Ce
n’est pas toujours un choix judicieux.
Il me semble indispensable de
nuancer l’importance d’un tel choix. Il n’est bien évidemment pas question de
remettre en cause la décision prise par un enseignant. Il me semble juste
préférable de ne pas passer à côté des conséquences que cela pourrait avoir.
Parfois, l’équipe éducative pense
qu’il est opportun pour l’enfant de redoubler afin qu’il puisse solidifier ses
acquis. Pourquoi pas. Hélas, ce n’est pas toujours le cas et les enfants
peuvent se décourager, décrocher, se braquer du fait de ce choix.
J’ai le sentiment qu’on ne mesure
pas toujours à quel point cela peut être difficile et déstabiliser un enfant
qui perdra davantage confiance en lui. C’est à mon sens, des éléments
primordiaux à ne pas négliger.
Le ressenti de la famille ou de l’enfant
devrait avoir toute sa place lorsque le choix du redoublement se fait. Je ne
parle évidemment pas des situations où l’enfant n’a vraiment pas le niveau et à
des difficultés trop conséquentes.
Ma réflexion se fait pour les
enfants ayant un niveau moyen mais pouvant s’accrocher aux apprentissages, sans
pour autant que cela le mette en situation d’échec pour la suite de sa
scolarité.
J’ai à cœur d’engendrer une
réflexion dans ce domaine car ce n’est pas la première fois que des familles se
retrouvent dans des situations difficiles et douloureuses, tant pour les
parents que pour les enfants du fait d’un redoublement qui n’a hélas, pas été
bénéfique.
Les enfants sont de vrais éponges
et le regard de l’autre prend une importance incroyable dès lors qu’il s’agit
de se sentir « différent », « moins bien », « exclu »….
Les répercussions peuvent être dramatiques.
J’ai le sentiment que l’on en
parle peu car dans la majorité des cas, on ne s’arrête pas sur une situation
douloureuse ayant eu lieu du fait d’un redoublement. Pourquoi ?
N’est-il
pas légitime de donner de l’importance à ce que pourrait être les répercussions
d’un tel choix. Que fait-on du bien-être de l’enfant ? Et de sa famille ?
Quelle importance/légitimité devrait-on donner à une famille qui évoquerait le
fait que ce ne soit pas un choix envisageable pour son enfant ?
Nombreuses sont les questions que
je me pose à ce sujet et je suis convaincue que ma réflexion mérite d’être partagée.
Manuela SEGUINOT
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